#creativitydoula : Créer, c'est digérer.
Réflexions intestinales sur le processus créatif, le perfectionnisme, et l'intelligence du lâcher prise.
Ce n'est sûrement pas un hasard que mon retour public à l'astrologie et l'accouchement de ma nouvelle identité de creativity doula coïncident parfaitement avec cette pleine lune en Vierge (exacte le 24 février à 5°).
Pour autant, ce timing ne résulte pas d'un calcul mental de ma part. Je m'en suis simplement rendue compte a posteriori, comme une jolie surprise cosmique. En réalité, plus je chemine avec cet art, moins je ressens le besoin de surveiller les lunaisons et autres transits. Cette attitude, bien que compréhensible lorsque l'on découvre tout juste l'astrologie avec des yeux émerveillés, peut finir par tourner à la compulsion, et traduire un besoin problématique de contrôle face à l'incertitude de la vie (un autre sujet délicat dont je parlerai bientôt...).
Mon retour couvait depuis longtemps - des mois, voire plus d'un an. Une longue digestion, faite de rêveries, de réflexions et de stratégisation ; de longues pages de notes et de brouillons ; de schémas et de discussions avec mes proches, utilisés comme sound board de mes idées éparpillées (merci à elleux si iels me lisent :)).
Ces derniers mois, il y eut plusieurs périodes où il me semblait objectivement que le temps était venu de passer à l'action. Pourtant, chaque fois, malgré mon empressement mental, mon élan retombait comme un soufflé... Jusqu'à ce moment précis où, sous les auspices de l'astre virginal, avec une déconcertante fluidité, tout s'est enfin libéré.
Sur le plan archétypal, la Vierge est signe de récolte, tandis que la pleine lune symbolise l'arrivée à maturation d'un processus (une tonalité d'autant plus forte qu'il s'agit de la dernière de l'année astrologique). Il n'est pas anodin qu'en astrologie médicale, ce signe régisse les intestins : créer, c'est avant tout digérer. Assembler les aliments dans une grande soupe chaotique puis, patiemment, les trier, séparer les déchets des nutriments, ce qui est exploitable de ce qui ne l'est pas.
Si dans sa fréquence haute, l'énergie Vierge nous parle de structuration, d'organisation et de raffinement, sa fréquence basse est quant à elle affligée d'un mal que connaissent intimement tous.tes les créateur.ices : le perfectionnisme. Mais face à ce fléau, la métaphore anatomique précédente - celle des intestins -, fournit une aide surprenante.
La science commence à peine à comprendre le rôle crucial de l'intestin - un organe longtemps méprisé du fait de son association à une fonction physiologique jugée dégoûtante. Il s'avère que l'intestin est tapissé d'un réseau complexe de plusieurs millions de neurones, ce qui lui vaut désormais le surnom de "deuxième cerveau". L'expression anglaise "gut feeling" (écouter ses tripes, dirait-on en français), a donc toujours été d'une sagesse insoupçonnée.
Oui, la digestion est un processus intelligent. Un processus qui n'est pas contrôlé par les mécanismes mentaux du (premier) cerveau. Il se déroule dans nos tréfonds, là où la lumière de la conscience ne peut pénétrer. Il a, surtout, son timing propre. Une fois encore, pardonnez-moi la métaphore, mais tant que l'intestin n'est prêt à évacuer, vous aurez beau vous assoir sur le trône, il ne s'y passera rien ; en revanche, lorsque l'intestin décide que le moment est venu d'évacuer, il n'y a pas grand chose que votre volonté puisse faire pour s'y opposer... (haha).
La créativité, c'est savoir lorsqu'il est temps de patienter, mais savoir aussi lorsqu'il est temps de libérer. C'est être à l'écoute des signaux de nos tréfonds, peu important les circonvolutions de notre mental. Vouloir retenir notre création pour la peaufiner encore et encore, alors que le temps est venu de la libérer, ne mène ni plus ni moins qu'à... la constipation.
Le signe opposé à la Vierge, à savoir le signe aquatique des Poissons, nous enseigne que l'antidote au perfectionnisme est la fluidité. C'est, aussi, la foi et l'amour inconditionnel, ceux-là même qui rendent dérisoires les petits détails et les petites imperfections qui pourraient être peaufinées jusqu'à la fin des temps...
Se rappeler le "bigger picture", c'est-à-dire, la raison transcendante pour laquelle on souhaite offrir notre création au collectif (ou tout simplement à soi-même, ce qui est très bien aussi). Laisser les rigidités se dissoudre dans les eaux infinies des Poissons où, depuis mars 2024 et jusqu'à 2027, se situe Saturne, l'astre de la structuration.
Nous vivons une transition majeure. Durant les six années où il a transité dans ses signes de domicile (Capricorne de 2017 à 2020, puis Verseau de 2020 à 2023), Saturne nous a invité.es (forcé.es...) à la responsabilisation et à la sobriété, de manière souvent assez brutale (comme il sait si bien le faire...). À présent qu'il entre en Poissons, le grand-père austère mais bienveillant du système solaire nous parle de laisser enfin entrer l'eau en nous : "tu as bien travaillé", nous dit-il, "tu as créé de solides fondations. Maintenant, laisse la rivière y circuler. Son eau ne les emportera pas. Elle y apportera tout simplement la vie".
Je viens de lire ce nouveau post toujours intéressant 😊
Il se trouve qu'aujourd'hui chez une amie, j'ai tiré la carte de la sorcière des moissons dans un oracle...trop marrant ce timing
Quelque chose est mur qu'il est temps de recolter!
Merci Isis pour tes partages🥰
Super article qui arrive en effet à point nommé. Merci pour cette analyse.